France/ 02 Mars 2021/ Source/ http://www.cafepedagogique.net/

Par François Jarraud

“Les mesures actuelles ne semblent plus ralentir suffisamment la circulation du virus”. Les propos de la maire de Paris, Anne Hidalgo, le 26 février, soulignent le problème francilien. L’activité virale y est très forte. Le variant anglais très implanté. Mais l’Ecole reprend avec un protocole allégé. Rien n’a été fait durant les deux semaines pour adapter les établissements à la situation.

Le vendredi 12 février, dernier jour de classe avant les congés de février, la courbe des 0 à 9 ans positifs faisait un pic à 90 cas à Paris après plusieurs semaines de progression. Avec les congés la baisse a été tendancielle jusqu’à ce 1er mars. Mais les départements franciliens restent parmi les touchés par l’épidémie.

Ainsi 3 des 8 départements franciliens se retrouvent parmi les 10 départements français où le taux d’incidence est le plus élevé pour les 0 à 9 ans : 94, 92 et 95. Et trois également pour les 10 à 19 ans : 93, 77 et 95. Pour tous les âges on trouve 4 départements franciliens dans les zones les plus touchées du pays : 93, 94, 95 et 77.

La maire de Paris a souligné le 26 mars le retard apporté aux vaccinations dans la capitale (seulement 26% des plus de 75 ans vaccinés) et demandé la vaccination des enseignants et la généralisation des tests salivaires dans les écoles.

Un rapport de Terra Nova publié le 18 février a dénoncé “le déni de la réalité” entretenu par l’Education nationale sur la faible contamination dans les écoles. ” Les données de prévalence britanniques montrent que les classes d’âge scolaire ont les plus forts taux de prévalence. Dans notre pays, à partir des seules données de dépistage,  les  points  hebdomadaires  de  Santé  Publique  France  révèlent  une tendance à la hausse du taux d’incidence chez les 0-9 ans et les 10-19 ans. Les données du CDC américain et de l’enquête française ComCor montrent par ailleurs que les enfants font entrer le virus dans les foyers: en France, le risque d’être infecté est 30% plus élevé lorsque les enfants sont scolarisés en maternelle, au collège ou au lycée, et 40% plus élevé si les enfants sont en crèche”, écrit Mélanie Heard dans ce rapport.

Une note du conseil scientifique Covid 19 rédigée le 29 janvier,  mais publiée avec un mois de retard, met en évidence la croissance forte des contaminations qui est attendue avec la diffusion du variant britannique. Celui-ci concerne déjà la moitié des cas de covid en Ile-de-FRance. Cette Note annonce “une hausse rapide et importante du nombre de cas et des hospitalisations si les mesures actuellement en oeuvre ne sont aps renforcées”. Le nombre d’hospitalisations devrait dépasser celles de la première vague. Le conseil recommandait un confinement strict en février qui n’a pas été décidé.

Bien au contraire, les enseignants franciliens regagnent les classes avec un protocole allégé. Dorénavant en cas de découverte du variant anglais les classes ne sont plus systématiquement fermées et les professeurs cas contacts.

Le résultat se lit dans les données officielles de la contamination données par le ministère. Avec deux zones en vacances le 26 février le ministère déclare 1584 élèves malades pour la semaine et 212 personnels, soit nettement moins qu’avec deux zones en activité le 19 février. L’Education nationale continue à minimiser le nombre d’élèves malades : le ministère de la Santé annonce 5371 personnes d’âge scolaire (0 à 19 ans) contaminées pour la seule journée du 22 février. Mais avec le nouveau protocole ce sont surtout le nombre d’établissements et de classes fermées qui s’effondre : 1195 classes le 19 février, 72 le 26 février. Le “déni de la réalité” continue alors que la situation régionale est dramatique.

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