En compagnie de Jan Blanc, historien de l’art, spécialiste de la peinture hollandaise, nous ajoutons aujourd’hui nos derniers coups de pinceau au portrait de Vincent Van Gogh.
S’il semble d’abord que le peintre ne puisse être approché que de manière négative – Van Gogh n’est ni poète, ni idéaliste, ni réaliste, ni naturaliste –, il est cependant possible de se raccrocher en premier lieu à l’ambition qui anime le créateur : une ambition tout entière tournée vers la recherche d’une puissance expressive.
Parce que cet art conserve encore une part de mystère, on a pu l’investir de significations contradictoires : attention portée à la matérialité du monde, symbolisme religieux, manifestation d’une psychée tourmentée… Peut-être faut-il y voir la marque d’une “crise existentielle”, comme le pense Jan Blanc, la marque d’un doute appliquée à la vie-même, à la peinture, à Dieu. Dans “l’athéisme à trois dimensions” (Jan Blanc) de Van Gogh, Dieu paraît absent de tout projet, qu’il soit esthétique, politique ou éthique.
C’est peut-être parce qu’il sut à ce point se libérer de toute emprise, idéologique comme artistique, que Van Gogh pu atteindre ce que Jan Blanc qualifie de “magie métaphysique” : au creux de l’expérience la plus quotidienne, des choses les plus insignifiantes et des sensations les plus ordinaires.
Lors de notre traditionnelle respiration de milieu d’émission vous pourrez écouter la chronique d’Aliette Armel, romancière, essayiste et critique littéraire, qui revient sur la parution de la correspondance intégrale de Vincent Van Gogh parue en 2009 chez Actes sud.
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