France: La réforme Blanquer du bac remise en question par le covid

Publicado: 7 enero 2022 a las 10:00 am

Categorías: Noticias Europa

France/ 07 Janvier, 2022/ Source/ http://www.cafepedagogique.net/

Par François Jarraud

Le covid était l’allié de JM Blanquer. Il a facilité la réforme du bac pour installer le contrôle continu. Voilà qu’il joue maintenant contre cette réforme. La multiplication des cas contacts et des malades est en train de désorganiser les lycées rendant impossible la tenue des épreuves des spécialités dans moins de 2 mois. C’est ce que plaide le Snes Fsu qui demande dès maintenant le report de ces épreuves en fin d’année. L’épidémie qui a facilité la réforme du bac pourrait cette fois ci jouer contre le contrôle continu.

 

Des taux d’incidence record pour les scolaires

 

Trois jours après la rentrée, le nombre de personnes contaminées ne cesse d’augmenter avec 332 000 cas le 5 janvier. Le taux d’incidence des jeunes dépasse de beaucoup le taux moyen de la population. Pour la semaine du 27 décembre au 2 janvier, il est de 1586 pour les écoliers, 1812 pour les collégiens et il monte à 2102 pour les lycéens. Une classe de lycéens de 33 élèves a 76% de chance de compter un malade dans la classe. Tous les réfectoires, qui sont d’ailleurs restés ouverts et sans protection supplémentaire, comptent en moyenne obligatoirement plusieurs élèves malades.

 

La désorganisation des établissements est en marche

 

Cette situation fait que les établissements font face à des flux importants et quotidiens d’élèves entrants et sortants. Les élèves malades partent pour 5 jours minimum et doivent revenir avec un tests antigénique ou PCR négatif. Les élèves cas contact reviennent après un test négatif s’ils sont vaccinés ou écoliers. Mais leur présence est conditionnée à de nouvelles attestations parentales de test négatif  à J+2 et J+4.

 

Ces flux génèrent beaucoup de travail pour les professeurs des écoles, les directeurs d’école et la vie scolaire dans le second degré. Mais ils désorganisent aussi les progressions dans les classes.

 

Les enseignements perturbés

 

Comment faire avancer la classe alors que les élèves partent et reviennent, avec des durées d’absence variant selon les personnes. On arrive vite à ne plus savoir qui a vu tel point et qui ne l’a pas vu. Les écarts entre les élèves toujours présents et ceux qui ont été absents se creusent. D’autant que la “continuité pédagogique” pour les absents est surtout un slogan. Comment assurer une véritable continuité pédagogique alors qu’il faut faire cours en présentiel ?

 

Il ne faut pas oublier que les professeurs tombent eux aussi malades ou deviennent cas contact. Selon JM Blanquer cela concernerait 7% des enseignants chaque jour depuis la rentrée, ce qui représente près de 60 000 enseignants qui, en fait, sont très rarement remplacés. Leurs élèves n’ont plus de cours. Le ministre s’attend à ce que ce nombre double d’ici la fin de la semaine. Mais le conseil scientifique prévoit de son coté un tiers des enseignants hors circuit.

 

Le Snes Fsu demande le report des épreuves de spécialité

 

Dans ces circonstances, le mois de janvier va être largement amputé pour de nombreux élèves. C’est ce qui amène le Snes Fsu à demander le report des épreuves de spécialité prévues dans 2 mois.

 

“Déjà avant les vacances des collègues signalaient la fragilité des élèves de terminale”, nous a dit Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes Fsu. “Ces élèves ont passé la moitié de leur année de première en mode hybride. On était déjà avant les congés de Noël dans une course contre la montre pour préparer les épreuves des spécialités. Mais là avec les classes qui se vident , on va vers une rupture d’égalité très importante”.

 

Pour S Vénétitay cette situation aurait du être anticipée. “Dès le début de l’année il fallait acter le fait que les élèves ont eu l’année dernière un rythme d’apprentissage différent. Il fallait en tirer les conséquences et considérer le premier trimestre comme une consolidation. Il fallait déjà envisager le report. Dès décembre les enseignants de terminale nous disaient ne pas pouvoir y arriver”.

 

“On souhaite que le ministère annonce le report des épreuves des spécialités en juin le plus rapidement possible pour ne pas revivre ce qu’on a vécu ces deux dernières années”, nous dit S Vénétitay.

 

Après avoir joué en faveur de la réforme , la crise sanitaire joue contre elle

 

L’année dernière la crise sanitaire a facilité le passage du bac au controle continu pour la grande majorité des épreuves. JM Blanquer a ainsi pu faire passer la réforme qu’il souhaitait. Le bac reste officiellement un diplome national. Mais en fait la grande majorité des épreuves sont locales. Dans ces épreuves, il n’y a plus de sujet commun avec correction externe et donc plus de repère commun à tous les candidats. C’est sur la réputation de l’établissement que l’orientation se construit puisque le bac ne donne plus le droit d’accéder aux études supérieures de son choix.

 

La cinquième vague joue maintenant contre la réforme de JM Blanquer. Comment faire passer les épreuves des spécialités dans deux mois alors qu’un pourcentage important des élèves et des enseignants est absent ? Une épreuve unique cet été rassurerait les élèves et réduirait les inégalités entre les élèves. Mais cela remettrait en question une réforme qui n’arrive pas à s’installer. La demande de report devrait être faite le 6 janvier. Le ministère pourrait bien attendre le dernier moment pour y céder. Ou pas.

Source

http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2022/01/06012022Article637770456358415661.aspx

Descubre más desde Cognición

Suscríbete ahora para seguir leyendo y obtener acceso al archivo completo.

Seguir leyendo